« Le Royaume de Wyrd'Don-Leis. »

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Le Royaume de

Wyrd'Don-Leis

[Personnages : ☒ manga/anime.]

Bienvenu à toi, étranger, qui arpente les chemins de notre Royaume ! Un Royaume paisible -quoiqu'avec un nom quelque peu écorcheur-, où toutes créatures sont les bienvenues. Comme tout un chacun, d'aussi loin que tu viennes, tu as sans doute entendu parler de nos Landes Perdues. Serait-ce pour nos paysages que même l'Eden ne pourrait concurrencer ? Ou bien pour nos exploits et nos victoires toujours glorieuses ? Ho, peut-être est-ce à cause de nos jolies filles à marier ? Et sans aucun doute de l'immense Château de Cristal royal ! D'un cristal si pur et transparent, mais si fort et résistant ! Notre Royaume, tu l'auras compris, étranger, est bien réputé. Nous avons eu nos guerres, nos héros, comme nous avons nos légendes, et nos secrets, qui resteront, à tout jamais, gravés dans nos esprits. Nous avons eu nombre de rois et de reines, tous aussi bons les uns que les autres. Et tous aspirions de tout cœur à continuer sur cette belle lancée. Mais voilà qu'un bien triste malheur s'abattit sur nous ! Le Roi est mort ! Notre Roi est mort ! Laissant sa tendre, jeune et chère bien aimée- épouse, seule. Tous deux n'ayant pu assurer aucune descendance, le Royaume s'inquiète. Et si la Reine venait à mourir de ce chagrin qui l'accable tant ? Aux portes, il y a du monde. Il faut tout de même assurer la descendance ! Mais d'autres choses intriguent. Pourquoi après la mort du Roi la Reine a-t-elle congédiée toutes ses servantes et chaperonnes pour laisser place à un étrange jeune homme dont personne ne connaît le nom et que la Reine se contente d'appeler "son confident" ? Et que se passe-t-il entre elle et son Premier Ministre, un homme au caractère bien particulier ? Et si derrière tous ces beaux tableaux se cachait un monde de mensonges, de corruption, de manipulations ? Entre donc, cher étranger, entre donc, et vient te mettre à table avec nous. Mais méfie-toi des apparences, et garde l’œil ouvert. Et ne le ferme surtout pas, même sous les plus douces caresses.

Une fois la vaisselle terminée, Athalya embrassa son père sur la joue et lui annonça qu'elle sortait prendre l'air. "Et ne rentre pas trop tard", lui dit-il. Elle décrocha son manteau noir sans lui répondre, parce que si elle commençait à faire une promesse, elle savait d'avance qu'elle ne pourrait pas la tenir. Avant d'ouvrir la porte, elle jeta un coup d’œil dans le salon. Sa mère, Jaenna, était toujours assise dans son fauteuil à bascule, à fixer le feu sans le voir. Ancienne servante de la Reine, elle avait été renvoyée sans aucune raison. Jaenna, déjà anéantie par la mort du Roi, n'avait plus la force de faire quoi que ce soit. Autour d'elle, son frère aîné Yann lisait un livre aux triplées benjamines, Maya, Anya, et Evya. Aucune trace de Louys et Marty, ils étaient peut-être encore au travail. Athalya étouffa un juron et sortit en claquant la porte sans faire exprès.
Elle dirigea ses pas vers le Château. Quand elle était petite, elle adorait voir le soleil couchant jouer avec le Cristal, c'était un spectacle à couper le souffle. Mais ce jour-là, Athalya était trop en colère pour s'émerveiller. Elle venait de fêter ses seize ans, mais il n'y avait pas eu de fête grandiose. Tout ça parce que Jeanna n'avait plus d'emploi, et que son mari Yannick n'avait pas un assez bon salaire pour nourrir toute la famille. Certes, les jumeaux de dix-huit ans avaient trouvé un travail assez facilement, l'un à la forge, l'autre à la mine. Mais Marty enchaînait les blessures, et Louys revenait sans cesse épuisé à la maison. Heureusement que Yann, l'aîné de vingt-trois ans, était devenu guérisseur et pouvait soigner ses deux frères. Mais Athalya n'en pouvait plus de cette situation. De modeste, sa famille était devenue pauvre. Alors, deuil ou non, Athalya allait obliger la Reine à donner des explications. Elle ne savait pas comment elle allait s'y prendre, seule la colère guidait ses pas. Une fois devant les portes du Château, elle s'arrêta un moment pour reprendre son souffle. Puis elle entra dans la salle du trône.

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"La je suis mal barrée..."
Elle courait. Ses muscles se contractaient et la fatigue commença à les engourdir. Elle transpirait. Derrière elle une foule de gens la suivait en hurlant "Au voleur !". "Ne peuvent-ils pas crier A la voleuse ? Je suis une fille ?"
Elle prenait très à coeur sa féminité. Autant dire qu'avec elle il fallait correctement séparé féminin et masculin sinon , c'est la correction inévitable. Pas de façon violente non, Zanais était une fille calme. Mais aussi fort pauvre. Le seul moyen qu'elle avait trouvé pour survivre était le vol. Elle se débrouillait bien et ne se faisait presque jamais prendre. Cependant comme elle aime se dire "Il y a toujours une exception à la règle."
C'était le cas de le dire aujourd'hui. C'est pour cela qu'elle se retrouva à fuir, un pain en main, poursuivie par un marchant et quatre gardes.
Elle courut au hasard parmis les rues espérant semer le plus vite possible ses poursuivants. En tournant dans une ruelle sombre elle tendit l'oreille. Les bruits de pas semblaient plus faibles. Une personne avait abandonner la poursuite elle en était sûre. Cependant il y avait encore quatre "joueur" (elle désignait souvent ses rares poursuivants ainsi)en lice.[/i]

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Si la jeune avait pu entrer si facilement dans le château, et surtout dans la salle du Trône, c'est justement parce qu'il n'y avait.. personne. Elle l'avait sans doute remarqué dés le début en entrant. La multitude de vases en cristal posés ça et là dans l'entrée était tous soit vides, soit avec des roses dont les pétales jonchaient tristement le sol. Le reste semblait propre, mais semblait aussi avoir perdu de son éclat d'antan. L'immense escalier qu'elle emprunta sans aucun doute pour arriver à la sale du Trône non plus n'avait pas été nettoyé récemment. Cela ne se voyait pas aux premiers abords, mais il y avait de la poussière sous les marches, et quelques traces sur les rampes. On remarqua même, un peu plus haut, quelques gouttes d'un rouge tirant plus vers un marron foncé, seulement quelques-unes, mais qu'on ne parut pas avoir vu.
La porte de la salle du Trône était toujours ouverte en grand, d'habitude. On pouvait, autrefois, apercevoir de loin le Roi et la Reine, assis sur des coussins blancs en velours sur les grands trônes en cristal, épurés, mais magnifiques. Mais quand la jeune fille entra, tout ce qu'elle put voir ne furent que deux grandes chaises en cristal, et seulement un des coussin, posé négligemment par terre un peu plus loin. Les grandes tables, de part et d'autres de la salle, toujours couvertes de velours blancs, avaient été décalées un peu plus au fond, et dévêtue, les deux nappes simplement pliés dessus. Aucune rose -les fleurs préférés de la Reine, et dont elle décorait elle-même chaque pièce- n'était présente.
Sur le mur droit, on pouvait, auparavant, voir deux formidables tableaux. L'un représentant la Reine, l'autre, le Roi. Tous deux vêtus de blancs, les tableaux avaient été dessinés de telle sorte qu'on eut dit qu'ils se regardaient, presque, un peu plus bas, se tenaient la main. A présent, les deux tableaux étaient couverts d'un drap blanc, n'en laissant dépasser même pas le cadre. L'autre mur était un tableau à lui tout seul. On y avait, à même dessus, peint un fabuleux jardin de roses blanches et bleues. Le spectacle était d'autant plus merveilleux à voir lorsque la lumière du soleil se reflétait sur ce cristal. Lui n'avait pas été couvert. Quelques couleurs étaient cependant à refaire, mais qui s'en occuperait maintenant ? La salle du Trône, avant si majestueuse, et toujours animée, était à présent seulement une pièce abandonnée, dont sans doute plus personne ne se servait. On l'avait un peu rangé, puis fermé. Même pas à clé. Qui voudrait encore venir ici ?

Athalya mit du temps à comprendre que le Château était désert. Elle avait attendu pendant plusieurs minutes dans la salle du Trône, mais puisque personne ne venait et que le soleil déclinait encore, elle se mit à faire les cent pas. Toujours personne. Perdant patience, elle se mit à crier :

- Ohé ? Il y a quelqu'un ? Nan, parce que si il n'y a personne, fallait mettre un panneau pour prévenir les gens !

Sa colère ne retombait pas, il lui fallait trouver quelque chose sur quoi taper. Elle avisa les deux nappes sur les tables et courut vers elles pour enfoncer son poing dedans. Le nuage de poussière qui se souleva la fit tousser et reculer un peu. Le soleil était presque couché, Athalya allait devoir rentrer avant que son père ne panique. Elle pensa un instant à rester dormir ici jusqu'à ce que quelqu'un vienne, mais en repensant à sa mère amorphe dans son fauteuil, elle se ravisa.

- Je reviendrai demain, et tous les autres jours jusqu'à ce que quelqu'un vienne ! prévint-elle d'une voix forte.

Puis, sans même un regard derrière elle, elle sortit du Château, les poings serrés, et se mit en route vers sa maison.

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Au fond de la rue se trouvait un carrefour. Ni une ni deux la jeune fille accéléra et tourna à sa droite. Elle renversa quelques personnes sur son chemin mais s'excusa rapidement avant de courir de plus belle.
Ses jambes avaient l'habitude de cet exercice. Il faut dire que tous les matins, Zanaïs courait une heure ou deux pour se maintenir en forme. Ses efforts payaient.

Elle vît un petit marché sur sa route. Profitant de la foule, elle se glissa et zigzagua entre les passants, déroutants le reste de ses poursuivants. Au passage, elle chipa une pomme dans sa course. Il fallait bien quelque chose pour accompagner son pain. Et puis un peu de vitamines cela ne lui fera pas de mal.

Elle finit par marcher ses poursuivants ayant abandonner. La jeune voleuse sortit du marché avant de retirer son capuchon, un souvenir ayant appartenu à sa mère. Celui-ci était bien pratique car il était léger (et ne donnait donc pas trop chaud) et il masquait assez bien son doux visage. Utile pour une voleuse.

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Le soleil descendit de plus en plus bas, jusqu'à disparaître totalement sur le Royaume de Wyrd'Don-Leis. Les rues lentement se vidaient.
La Reine fût rejointe dans son immense jardin, à l'arrière du château, par un jeune homme, qui ne la remarqua pas tout de suite. Il la trouva enfin, assise sur un des nombreux banc, les mains sur les genoux, le regard perdu.

« Madame.. Dit-il doucement en s'inclinant devant elle, tout en restant tout de même un peu à distance. Sa voix parut sortir La Reine de ses pensées, et elle se tourna vivement vers lui, esquissant même un léger sourire.
- Ho, Aphédard, c'est toi.. La nuit tombe, n'est-ce pas ? Pourtant, l'air est toujours aussi agréable. Viens, viens par ici.. Prend-moi la main, je vais trébucher, il fait sombre.

Mais l'air n'était pas agréable. Il était même plutôt froid.
Le jeune homme s'exécuta en silence, et tendant le bras, la Reine y posa sa main, s'y accrochant doucement. Le dénommé Aphédard regardait droit devant lui, pendant que La Reine, de son seul œil valide, fixait un point invisible quelque part.
Ils arrivèrent bientôt au Château quand Aphédard reprit la conversation :

- Madame.
- Qu'y-a-t-il, Aphédard ?
- Je crois, que quelqu'un s'est introduit dans le Château. Ce à quoi La Reine ne répondit pas, l'incitant seulement à continuer par son silence.
- Les nappes dans la Salle du Trône..
- Quelqu'un les a prit ?
- Non, elles sont toujours en place. Mais quelqu'un les a touchés.
- Oh.. Qui peut bien s'intéresser à ces vieilleries. Tu n'auras qu'à les mettre devant la porte, demain, s'il revient, il les prendra, s'il en a besoin. »

Le reste du chemin se passa dans le plus grand des silences.

En rentrant chez elle, Athalya repensa à son intrusion au Château. Toute cette haine qui explosait la fit frissonner. Elle pensa un instant à faire demi-tour pour s'excuser... mais à quoi bon, puisqu'il n'y avait personne. Personne... Une idée germa dans sa tête : si il n'y avait plus personne au Château, pourquoi ne pas s'y installer ? L'adolescente secoua la tête : c'était encore une de ses idées incroyables et folles. Comme elle en avait souvent. Elle leva la tête et vit qu'il faisait sombre. Jamais elle n'était rentrée si tard, son père allait faire une crise cardiaque...
Athalya accéléra le pas, mais le manque de luminosité la fit douter du chemin à prendre. Une fois, elle trébucha contre une caisse qui traînait là. Le tohu-bohu du marché nocturne bourdonnait dans ses oreilles. Sa maison n'était pas loin, elle le sentait. Elle se mit à courir, mais elle n'avait pas fait quelque pas qu'elle percuta de plein fouet une silhouette qui se trouvait devant elle. Elles tombèrent toutes les deux, la tête la première. Athalya se releva rapidement. Sa colère était retombée pendant la course, aussi, au lieu de crier sur l'inconnue (car c'était une femme), elle s'excusa, chose qu'elle faisait rarement ces temps-si.

- Pardon, je ne vous avais pas vue...

Athalya devait rentrer, mais vu qu'il était assez tard pour que son père la gronde, elle se dit qu'une minute de plus ou de moins n'y changerait pas grand chose. Elle tendit la main vers l'inconnue pour l'aider à se relever.

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Sur l'instant Zanais n'avait pas compris ce qu'il s'était passer... Et surtout comment elle avait pu se retrouver à terre comme cela. Elle regardait autour d'elle un peu hébétée. Quand elle vît une autre fille se relever devant elle elle comprit qu'elle était rentrée dans quelqu'un sans faire attention. Elle se releva à son tour et parla presque en même temps que l'inconnue : "Excusez moi j'ai manquer d'attention.."

Elle remarqua ensuite que le pain et la pomme qu'elle tenait était tombé. Elle les ramassas rapidement et dit à nouveau "Il commence à faire nuit, pas étonnant qu'on ne se sois pas vu." avant de sourire amicalement.