« Heavenfall. » [PV Faery & Pepper.]

Son ton assuré plut apparemment à la jeune femme, et elle se retourna, souriant.

« Vous avez de la chance, vous êtes le premier arrivé. Et on peut dire que vous avez déjà passé la première étape. » Elle laissa passer un petit silence, et partit s'asseoir sur sa modeste chaise en bois, mais avec l'allure d'une reine qui prendrait place sur son trône. Et ça lui allait bien.

Aldea, une fille d'habitude simple, qui ne s'employait pas de trop d'artifices, surtout dans ses manières, sans pour autant être une paysanne de basse-cours, se prêtait pourtant volontiers au jeu.

« A vous de me surprendre, mon cher. »

L'idée parut plaire, mais surtout étonner Aldea. Posant un coude sur l'accoudoir, et mettant son menton sur sa main, elle le regardait, et le gratifia d'un sourire en disant :

« Je suis curieuse de voir ça. »

Son sourire s'élargit, mais elle ne dit rien. Elle baissa un peu plus la tête, plongeant ainsi son regard dans celui de Peter plus en profondeur. Et par son silence l'encouragea à continuer ses vers, pendant qu'elle s'imaginait ces roses entre ses doigts.

Aldea en eut presque les larmes aux yeux. Non seulement on ne lui avait jamais rien dit d'aussi beau, mais en plus, il le lui dit de cette façon tellement.. Aldea ne savait même pas comment la décrire.
Elle aurait tellement voulu lui répondre quelque chose, mais elle ne savait quoi.

« C'est vraiment magnifique.. Souffla-elle en se levant. Vous êtes un vrai poète ! Peter, c'est.. Merci. » Et elle lui sourit, baissant un peu les yeux d'un air gêné.

Elle s'approcha doucement de lui, et prit ses mains, qu'elle serra doucement, ne le lâchant toujours pas du regard.
Elle avait envie de lui dire, maintenant. Après tout, il n'y croyait pas, lui, à ces histoires de sorcières.. Il est resté avec elle, qui plus est. Elle ne voulait pas gâcher ce moment, mais ça lui ferait tellement de bien de partager enfin ça.

« Peter.. Commença-t-elle doucement. Je pense, tout de même, que je vous dois la vérité. Sur mon histoire, du moins. »

Elle se laissa entraîner avec lui sur le sol, s'asseyant d'abord sur ses jambes, puis les mettant finalement sur le côté. Elle garda les mains de Peter dans les siennes, et commença à parler :

« Peut-être bien que je suis une sorcière, finalement, je n'en sais rien.. En tous cas, la peste m'a étrangement épargnée, malgré le fait que je la côtoie tous les jours. Les villageois n'ont pas menti. Des gens ont vraiment disparus. Il y a mes parents, et d'autres, tous malades, ici-même. Je m'occupe d'eux comme je peux. C'est pour cela que je devrais être brûlée ? » A sa dernière phrase, les larmes lui montèrent aux yeux, mais elle n'en montra rien, détournant simplement un peu le regard.